Bisounours VS Réalisme Dépressif
Ou comment conserver sa lumière sans passer pour un.e illuminé.e
Holà,
Comment ça va, en ce moment ? Dans cette nouvelle carte postale, j’aborde mes dernières réflexions autour de l’énergie qu’on transmet, que ce soit dans son environnement direct ou via ses réseaux de communication. Et en particulier… Ce fameux optimisme. Parfois vécu comme une injonction, parfois naturellement incarné, parfois essoufflé par les remous du quotidien…
Avec mes propres ressentis, je t’embarque dans cet équilibre fragile entre optimisme et désillusion, rayonnement et morosité ambiante, élan et baisse d’entrain, joie diffusée et cynisme… Tu me suis ?
🌞 Alors, vamos !👇🏻
Faut-il être toujours en mode “good vibes” pour son bien et celui d’autrui ?
1. Choisir la lumière dans un monde qui s’assombrit
“Lire, écrire de la poésie, c'est déjà opposer une résistance à un monde obsédé par le rendement financier, la performance et le consumérisme. C'est prendre le temps d'écouter le fracas à l'intérieur de nous et puiser dans nos ressources créatives, spirituelles, pour faire face. Et tenter de construire un autre futur.”
Ça, c’est une citation de Cyril Dion issue de Résistances poétiques.
On ne va pas se mentir : on se demande bien ce qu’on ferait dans ce monde sans la littérature, l’art, la poésie, les conversations profondes à refaire le monde, le vertige grandiose que procure le banal romantisé…
Endosser une posture lumineuse, dans l’intention de s’attacher à l’optimisme plutôt que de se laisser avaler par le négatif, ce n’est pas tous les jours facile. Ça demande beaucoup de volonté, et parfois ça nous est totalement impossible. Tant le fracas du monde nous préoccupe et nous assomme.
Non… Le monde n’est pas au top de sa forme. Si on s’en tient aux faits exposés dans les médias, l’humeur morose nous gagne rapidement. Et alors, on ne construit rien, ou on construit de travers. Sans espoir, pas de foi en le futur… Et avec la colère comme seul carburant, l’implosion est proche…
Alors, opter pour une posture solaire et lumineuse, ça peut passer par :
refuser de propager les bad buzz et les mauvaises nouvelles (SURTOUT ces vidéos virales à forte valeur anxiogène) ;
nourrir son intériorité de belles images et de bonnes nouvelles (elles existent aussi mais son peu relayées) ;
agir un peu moins sous le joug de l’émotionnel quand on sent que cela va se retourner potentiellement contre nous, nous desservir ou nuire à l’autre (la boule noire de mauvaise humeur ou de mal-être est facilement contagieuse).
C’est loin d’être simple ! Mais la vie est tellement plus douce quand on y met un peu d’éclat solaire…
2. “Aller bien” peut devenir une injonction néfaste
Le philosophe Alain annonce la couleur en disant :
“Le pessimisme est d'humeur ; l'optimisme est de volonté.”
Parce que décider d’être tout le temps optimiste, c’est donner la sensation qu’on est toujours “au top du top”. Et souvent, ça peut :
Donner aux autres le sentiment que rien ne peut nous déstabiliser et qu’on est une personne à qui tout réussit (donc on peut en venir à nier notre vulnérabilité, ou à laisser croire qu’on est invincible) ;
Susciter une barrière entre soi et autrui, car en ne laissant rien transparaître des émotions difficiles qui nous traversent, on se coupe d’une partie de nos facettes et on perd en “relief” et en “aspérité”, ce qui nous rend profondément humain… et abordable ;
Créer une négation de nos parts d’ombre, qui existent forcément si on possède des parts lumineuses (nous sommes fondamentalement des êtres pleins de contradictions et de dualités intérieures)… avec, à terme, le risque que ces parts de nous nous reviennent en pleine figure !
Bref, plonger à corps perdu dans la piscine bleu glacier et aseptisée de “l’optimisme à tout prix”, c’est prendre le risque de s’y noyer. Sourire et donner le change ne devraient pas être des injonctions (ni imposées par nous, ni par un système externe à notre personne). Et puis tout n’est pas affaire de “quand on veut, on peut”. Quand ça ne va pas, endosser le masque de l’optimisme devient nocif pour soi-même, voire impossible. On n’a pas à faire semblant.
3. Partager ses difficultés : un fort pouvoir fédérateur (à utiliser avec parcimonie)
Bon… Sans tomber dans le “Ouin-Ouin” surjoué qui vise à attirer l’attention pour satisfaire son besoin de reconnaissance ou d’attention, partager ses combats et ses troubles peut vraiment aider à connecter avec l’autre.
En se révélant avec sincérité et sans filtre, du moment qu’on est dans un contexte sécurisant et face à des individus capables d’écouter ce qu’on exprime, un pont s’établit. Un dialogue sans barrière s’instaure, les cœurs s’ouvrent, les sensibilités entrent en résonance. C’est un phénomène palpable dans une discussion entre amis ou dans les cercles de parole.
Quand on parle des luttes qu’on traverse, on tend un miroir à autrui. Parler de soi, c’est parler de l’autre. C’est d’ailleurs ça, la vraie vulnérabilité : celle qui ne cherche pas qu’à s’apitoyer sur son sort, mais celle qui touche aux souffrances universelles.
Pour parler de ma propre expérience, j’ai été surprise l’autre jour quand, en évoquant une baisse de moral, la personne en face me remerciait de lui en parler. Elle pensait que j’étais toujours au taquet sur tous les fronts avec succès, et elle a été surprise quand j’ai exprimé les émotions qui me traversaient. Alors que moi, je m’excusais de plomber l’ambiance, au départ ! Comme quoi, on ne devrait pas autant s’auto-censurer…
4. Apprendre à écouter nos cycles et nos traversées émotionnelles
Ce que je comprends de plus en plus, c’est que rien n’est linéaire et qu’il faut accepter qu’on ne peut pas toujours être à son “top niveau H24”. Parfois, savoir s’arrêter ou baisser le rythme, apprendre à s’écouter, entendre ce que notre corps nous dit… C’est aussi important, et ce n’est pas un échec.
C’est juste un cycle différent qui commence, et qu’il faut tenter d’accepter. S’imposer l'optimisme et l’élan à tout bout de champ, ce n’est pas sain. C’est même usant. D’ailleurs, on parle de moins en moins de la notion “d’émotions négatives”. C’est une bonne chose.
La tristesse, la colère, le désespoir, l’anxiété, l’amertume, la nostalgie… Tout ça, c’est OK. Au même titre que la joie et toutes les autres. C’est ce qui nous traverse, nous compose, et nous constitue. Ça a le droit d’exister. Le soleil laisse bien la place à la lune, et vise-versa, non ?! Et on ne va pas critiquer la nuit parce que le jour est plus lumineux ! L’un ne va pas sans l’autre. C’est tout.
5. Chérir et cultiver son jardin intérieur
C’est une bonne chose, donc, qu’on ait normalisé dans la communication le côté moins lissé des émotions et des expériences (les deux sont liées). On voit plus de personnes parler de leurs “échecs”, de leurs bifurcations, de leurs virages… Elles en tirent des apprentissages qui, en les partageant, permettent à d’autres de s’y retrouver et de se sentir moins seul.e.s. De s’en inspirer.
Et puis, aussi, il y a des choses qu’on peut garder, ou développer davantage. Pour soi, et soi seul.e.
Sans les raconter, sans les diffuser. C’est ce qui forme notre intimité. Alors, les moyens d’expression créative comme l’écriture libre dans un carnet, le collage, la peinture, le chant… Ou encore les moyens d’expression physique comme la marche, la danse, le yoga, les étirements, la nage… Sont autant de pratiques qui nous permettent d’accueillir. Et d’évacuer aussi le trop-plein.
Après, on ne revient pas tout.e serein.e et comme neuf, avec le sourire et l’optimisme regonflés à bloc. On fait ce qu’on peut, avec ce qu’on a. Avec ce qu’on est à cet instant T. Ni obligé.e de rayonner si on n’en a pas l’énergie. Ni forcé.e à déballer son sac si les gens en face ne sont pas les plus enclins à comprendre ou que le contexte ne s’y prête pas. On fait de notre mieux, avant tout pour nous, et après pour les autres. Et c’est déjà beaucoup.
6. Conclusion
J’aimerais conclure avec deux axes :
1- Quand on te dit gentiment que tu es un peu “bisounours”, que tu as “tendance à tout voir avec naïveté” ou que tu es “trop optimiste”, laisse glisser… Ce n’est pas moins bien d’être une personne plutôt de ce côté-là que du côté des cyniques, des gens en colère contre tout, des personnes qui ne croient plus en rien. On moque souvent l’optimisme en le transformant en une forme de candeur puérile ou de crédulité désinformée. Moi, je pense que le monde n’a jamais eu autant besoin d’optimistes. Et dedans, je crois qu’il y a beaucoup d’artistes, de personnes engagées, de défenseurs de droits de l’Humanité, de créateurs du monde de demain. De gens qui croient qu’un futur vivable et beau est encore possible.
2- Lorsqu’on prend l’avion, on constate que derrière les plus épaisses couches de nuages, le soleil rayonne toujours. Quand on croise une personne qui a tout le temps l’air énervée, jamais de bonne humeur, pas souriante… Quelqu’un qui se plaint sans cesse… Plutôt que de la cataloguer comme une personne qu’on préfère éviter, peut-être qu’on peut tenter de lui apporter un peu de lumière. Ou pas. On peut aussi choisir de garder son énergie pour les personnes dont l’optimisme nous fait du bien. Celles qui nous portent, nous entendent, et nous donnent envie de rayonner à l’unisson.
Cette réflexion autour de la notion d’optimisme t’a parlé ? Tu penses parfois répondre à l’injonction d’être dans le “surpositif” constant ? Ou au contraire, tu t’autorises à partager aussi tes zones d’ombre ? Ça veut dire quoi, pour toi, être une personne qui rayonne ?
N’hésite pas à me faire ton retour en répondant directement à ce mail ! Je serai ravie de te lire.
Une oeuvre qui résonne
Quand l’art rayonne au sens propre :
Je ne peux m’empêcher de citer ces quelques mots d’Olafur Eliasson, qui résument toute sa philosophie spirituelle et artistique (source ici) :
« Notre société occidentale ne sait pas vers quoi tendre et s’angoisse de tout cet inconnu qui la cerne. Plus personne n’arrive à faire le lien entre une cause et un effet. Il manque une certaine spiritualité et une confiance en soi, deux qualités qui rayonnent à l’évidence dans cette histoire du corps dans l’art. Même en 1935, en pleine montée du nazisme, juste avant la Seconde Guerre mondiale… L’art sous toutes ses formes est une ode à la vie ! Personnellement, j’essaie de ralentir, de respirer, de calmer le jeu pour éviter cette surchauffe. Se mettre au diapason de son corps, c’est donner un sens aux choses. Je me mettrai peut-être au yoga ! »
L’art comme ode à la vie… Une vraie phrase d’optimiste qui a à cœur de véhiculer du sens, non ?!
Une nourriture créative
Je t’invite à écouter un épisode de podcast d’une jeune femme dont j’apprécie particulièrement le travail : Chloé du Cloclo Club (un super podcast sur la créativité dont je te parle trèèèès souvent !).
L’épisode en question s’appelle “Continuer à créer quand le monde part en sucette”. Je trouve qu’il rejoint et étaye bien mon propos du jour. Chloé cherche à trouver des pistes pour conserver du sens dans l’acte créateur. Créer, c’est une forme de démarche optimiste. Un élan de vie et de survie.
Et dans la même veine, tu peux lire cet essai de philo’ très abordable, que j’ai adoré :
Mes actus du moment
1- Il est toujours possible de bénéficier du tarif Early Bird pour la Parenthèse AERIA du 02 au 08 avril prochains.
Toutes les infos sont : ici.
2- Je mène actuellement une enquête auprès des femmes qui me suivent. Mon but est de mieux comprendre vos envies en termes de vacances / déconnexion / ateliers sur place, afin de proposer du sur-mesure à la hauteur de vos attentes dans mon gîte dès le printemps.
À la fin du questionnaire, il y a un carnet de créativité à télécharger pour te remercier pour ton temps. C’est : ici.
3- Je me suis formée au coaching et à la PNL pour mieux accompagner mes participant.e.s et client.e.s dans toutes les expériences que je propose. Cette semaine, j’attaque 3 jours intensifs autour de la PNL afin de renforcer mes apprentissages.
J’ai lancé un accompagnement, ÉCLAT, qui est 100 % en ligne et adaptable aux profils, aux sensibilités, aux problématiques et aux objectifs de chacun.e. Les infos sont : ici.
Je te laisse à présent, jusqu’à la prochaine carte postale ! J’espère que cette lecture t’a fait du bien et a pu nourrir quelques réflexions chez toi.
À chaque fois, je tente de partager mes dernières introspections et de te les formuler pour que cela puisse te servir.
N’hésite pas à me suivre sur mes deux réseaux principaux entre chaque carte postale :
Je te souhaite de prendre soin de toi et de ta créativité d’ici là ! 🌞
Hasta pronto,
Laetitia.